viernes, 18 de septiembre de 2009

L’OCCITAN, UNE LANGUE À RETROUVER

CONCEPT ET ORIGINE


Pourquoi ce titre? Est-ce qu’il faut retrouver quelque chose qu’on a perdu? Ou faut-il se retrouver avec elle? Il est bien difficile de comprendre comment une langue qui a été le centre de l’univers culturel de l’Europe médiévale en Occident a pu se perdre. Est-ce qu’on ne pourra jamais la rencontrer? En tant qu’objet de science, de recherche filologique et linguistique, l’occitan n’a plus désormais bésoin qu’on le défende. Les études universitaires abondent, ceux qui traiten de linguistique occitane, de lyrique troubadouresque ou de littérerature moderne, aussi bien dans les pays romans (surtout en Italie et en Espagne, etc…) que dans les pays lointains (de l’Angleterre et l’Allemagne jusqu’à La Finlande). Les dialectologues révèlent les richesses de la diversité du lexique et des parlers. Des congrès internatianaux de langue et littérature d’oc se réunissent tous les trois ans pour toute l’Europe, rassemblent tous les chercheurs de la linguistique et d’histoire de la littérature et civilisation venus de tout le monde.

Néanmoins l’occitan ne va pas. En France même, sauf des exceptions au Sud, l’interêt et la connaissance de l’existence du domaine linguistique occitan sont pareilles: il n’existe pas. Comment on a pu arriver à cette situation c’est la question qu’on va désormais essayer d’expliquer.

L’occitan -ou provençal- (sur la question du nom on retournera plus avant) est une langue romane, cést à dire, néolatine. Un des meilleurs spécialistes, Pierre Bec (La langue occitane, 19672, p.6), l’a appelé langue ethnique, en tant qu’il distingue quatre ethnies en France: la française propement dite (qui dépasse les frontières jusqu’en Belgique et Suisse), la bretonne (celtique), la basque et finalement l’occitane, qui représente depuis le Moyen Age le second versant de la culture française. Il faudrait aussi parler d’autres petits foyers comme la Corse, le Roussillon et de l’Alsace-Lorraine, qui offrent des fragments d’autres ethnies (italien, catalan et germanique). Pierre Bec a préferé cette dénomination a celle de langue minoritaire ou langue régionale;et surtout à celle de patois, bien sûr; la première, à cause de sa nuance péjorative et la deuxième parce qu’elle est trop restreinte avec les faits linguistiques. Ainsi, langue ethnique s’opposera à langue nationale et à dialecte: le français, l’anglais, l’espagnol…sont des langues nationales; le breton, le catalan, l’occitan… sont des langues ethniques, tandis que le languedocien, l’alsacien, le corse… sont des dialectes, occitan le premier, allogènes les deux suivants.

La langue occitane est donc une langue ethnique de la France, la plus proche du français et très proche d´autres langues voisines, comme le catalan ou le franco-provençal. Cela est du, comme on l’a déjà dit, à cause de la même origine: le latin; pas le latin classique, mais le connu comme vulgaire qui se caractérise pour être divers et hétérogène; ainsi le latin de la Gaule serait different à celui de l’Espagne et à d’autres des differentes provinces de l’Empire Romain. C’est-à-dire, la régionalisation et dialectalisation du latin provincial serait à la base de la postérieure partition ou fragmentation romane. Traditionellement on a classé en quatre groupes supralinguistiques les langues romanes, coincident avec les quatre groupes provinciales du latin: Balcano-roman, italo-roman, gallo-roman et ibéro-roman. L’occitan fairait partie du groupe gallo-roman (vid. cadre). L’occitan aurait-il évolué du gall-roman, où l’om pourrait faire encore une autre subdivision: le méridional, qui aurait des caractéristiques particulières par raport au gallo-roman septentrionnal; l’occitan deviendrait du gallo-roman méridional; ça serait l’explication de la partition du gallo-roman en deux langues principales, la langue d’oïl (français) et la langue d’oc (occitan), étant le franco-provençal une spèce d’intermédiaire parmi les deux. Enfin, l’occitan serait la conséquence de l’évolution du latin vulgaire parlé en Gaule méridionale (le gallo-roman méridional).

DOMAINE GÉOGRAFIQUE

On peut établir les limites suivantes qui ont été fixées avec assez d’exactitude pour Jules Ronjat (Grammaire istorique des parlers occitans modernes, 1930-41):
a) Avec la langue d’oïl: En partant du confluent de la Garonne et la Dordogne et suivant le cours de la Gironde jusqu’à Châteaudun où commence le domaine français.
b) Avec le franco-provençal la ligne descent au sud entre Roanne et Thiers, laissant à gauche Saint-Étienne, croisse le Rhône au sud de Grénoble et arrive jusqu’à la frontière italienne en Savoie.
c) Avec l’italien ne coïncide pas exactement avec la frontière politique, parce que appartiennent au domaine occitan toutes les hautes vallées alpines, en arrivant jusqu’aux plaines du Piémont. Vers la Méditérrannée arrive le contraire: ce sont les parlers italiens qui penètrent en France, jusqu’à Nice, où l’on parle clairement le dialecte italien de la Ligurie.
d) Avec les langues ibériques, aragonais et catalan, les limites coïncident avec les pyrennées, sauf la vallée d’Aran, et la frontière politique entre France et Espagne.
e) Avec le basque la frontière est très indécise parce qu’elle ne suit aucune frontière naturelle.

En plus de ce domaine il faut parler des “colonies” occitanes hors la France et en même temps des enclaves linguistiques étrangers en Occitanie. Des colonies occitanes sont:
a) Guardia piamontese, en Calabre (prov. de Cosenza) qui se remonte au XVe. siècle
b) Au début du ce siècle il y avait un enclave au duché de Württenberg, procédent de refugiés vaudois du XVIIIe siècle.
c) À la vallée catalane d’Aran (province de Lleida) on parle une variété soudialectale du gascon, très proche du béarnais.

Les enclaves d’autres langues en Occitanie sont:

a) De l’italien à Monaco -où l’on parle encore dans quelques quartiers un langage dialectal ligurien-. À Biot et Mons il y a des colonies anciennes (du XVe e XVIe siècles) pour la répoblation de ce territoire aminoré par la peste ou la guerre. Ces parlers aujourd’hui sont en voie de disparition et sont connues pour les occitans par l’appélation de figoun.
b) Du catalan au Roussillon et Cerdagne, très reculé mais en procès de recupération grâce à l’appui proportionné pour la nouvelle interrélation avec la Catalogne espagnole.
c) Enfin, quant au français on ne peut pas parler exactement d’un enclave, étant donné qu’il constitue l’idiome officiel de toute la France, Occitanie inclue.


FACTEURS HISTORIQUES QUI CONFORMENT L’OCCITANIE

Pour expliquer la particularité de la fragmentation du domaine du gallo-roman méridional face à celui septentrionnal il faut se rendre compte de facteurs de type géografique et historique. L’estructure géographique du Midi entouré par une ossature montagneuse très particulière, entre les pyrénnées, les Alpes et le Massif Central, aurait favorisé la permanence isolée d’une civilisation pré-indoeuropéenne qui aurait résisté les ultérieures invasions de l’âge du fer. Mais le facteur géographique ne serait pas suffisant pour expliquer l’identité occitane; peut-être la structure montagneuse du Sud a agi plutôt indirectement; c’est-à-dire dans la mésure qui a conditionné la répartition ethnique. Ce sont sûrement les facteurs historiques qui ont conditionné le plus la répartition linguistique. Quels ont été les peuples qui ont habité le Midi? D’abord on peut parler –au Neolithique et à l’âge du Bronze- d’une civilisation pyrénéenne, du type mégalithique dont les derniers représentants seraient les actuels basques. Ce substrat n’existerait pas au Nord. En plus, d’autres invasions, provenantes de l’Afrique et l’Asie mineure se seraient mêlées avec cette civilisation. Au commencement de l’âge de fer d’autres peuples, aussi indoeuropéens, que non-indoeuropéens, s’installent au Midi:

a) les ligurs, d’origine méconnue, qui occupaient le territoire rhodanien et des Alpes de Provence depuis le deuxième millénaire a.C.
b) Les premiers celtes, de l’époque Hallstat (1100 a.C.)., culture commune à toute l’Europe occidentale.
c) Les grecs qui, depuis le VI siècle a.C., fondent des nombreux comptoirs commerciaux (Marseille).
d) Enfin, l’invasion préromane la plus importante: celle des celtes gaulois qui, à partir du Ve siècle, portaient la culture de La Tène; mais il faut signaler que la culture gauloise au Midi ne fût pas si importante qu’au Nord; la vague celtique ne semble pas avoir été très profonde au Midi comme l’a été au Nord. Il semble à la plupart des philologues que cette difference marquera définitivement la partition du galorroman méridional du septentrionnal.

La conquête romaine marque profondément l’originalité linguistique de la Gaule mériodionale à cause de la forte latinisation de la Provincia Narbonensis, beaucoup plus profonde et durable qu’au nord., qui a été conquis plus tard et dont la romanisation á été plus problematique. Voilà un autre facteur contribuant à la partition.
En outre, les invasions germaniques ont accentué la différence des deux parties de la Gaule romaine. Un fort état visigoth formé au Sud, dont la capitale –Toulouse- fortifie les traits d’union entre la Narbonense et la Tarraconense en Hispania. D’autre part, la conquête du Nord, jusque La Loire, par les francs, impose des structures linguistiques et bases articulatoires nouvelles, en provocant tout cela dans l’ensemble l’éloignement de la Gaule celtique de celle aquitaine-méditérranéenne. Sans doute, ça sera le coup définitif pour la partition du galorroman en français et provençal.


LES PREMIERS TRAITS DISTINCTIFS.

Depuis les premiers textes romans on peut observer des différences très claires entre occitan et français. On peut destaquer les suivantes:

• La palatalisation de [u] longue latine en [ü] au domaine occitan n’est pas généralisée.
• Absence de diphtongaison des voyelles [e], [o] ouvertes, sauf par présence de [y] ou [w]. Ex.: PETRA > PIERRE / PEDRA; CORE > CUER (a. Fr. ) / COR. Mais, UETULU > VIEILL (a. Fr. ) / VELH, VIELH; BOUE > BUEF (a. Fr.) / BOU, BUOU
• Absence de diphtongaison de [e], [o] fermés, comme en français. Ex.: FLORE > FLOUR (a. Fr.) / FLOR; TRES > TROIS / TRES
• Absence de voyelles nasales en occitan. Ex.: BONUM > BON [bõ] / BON [buŋ]. PANE > PAIN / PAN
• [O] fermé > [U]. Ex.: DOLORE > DOLOR [du’lur]
• Maintien de [á] en syllabe ouverte, opposé au français (> [é]). Ex.: PRATU > PRAT / PRÉ.
• Maintien de [a] atone finale. Ex.: PORTA > PORTA [‘pòrta] / PORTE [‘pòrtǝ].
• Conservation de la diphtongue [aw]. Ex.: AURUM > AUR / OR


Ces bases articulatoires deviennet de la première époque de partition galorromane ( à peu près aux VII-VIII siècles).


LA FRAGMENTATION DIALECTALE DE L’OCCITAN

La notion de dialecte serait bien difficile à définir; même peut-être serait-il plus prudent parler de complexes dialectaux correspondants à un état de langue défini par l’adition d’une série de caractéristiques qui s’étendent sur une aire géographique déterminée. Ces “aires” d’extension d’un phénomène linguistique constituent les seules données objectives de la cartographie linguistique et peuvent être plus ou moins étendues et nombreuses d’après les faits de la langue auxquelles se rapportent. Si les traits espécifiques sont assez abondants et leurs aires d’expansion assez vastes, alors on peut parler de dialectes.
Avec ces devis, on peut partager le domaine linguistique occitan en trois grandes entités dialectales: le nord-occitan, l’occitan moyen et le gascon.

NORD-OCCITAN
La ligne séparant le nord-occitan avec l’occitan moyen coïndice avec l’isoglosse de la palatalisation de [k], [g] + [a]. Au nord CANTA > CHANTA, au Sud, > CANTA. Cela rapproche le nord-occitan au français; en plus il y a d’autres phénomènes de palatalisation ( [u] > [ü], [o] > [ö], [dj] > [ j]. C’est pour cela qu’on a traditionnellement considéré le nord-occitan comme un dialecte intermadiaire, comme une entité linguistique de transition parmi le Galorroman septentrionnal et celui méridional. On peut parler encore de soudialectes du nord-occitan; ceux sont: le limousin, l’auvergnat et le provençal alpin.


OCCITAN MOYEN
Il représente le groupe le plus conservateur, le moins éloigné de la langue médiévale et le plus accesible à tous les occitans (et même catalans). C’est pour cela qu’aujourd’hui constitue la base normative de la Koiné occitane. À ce domaine appartiennet deux soudialectes: le languedocien, qui occupe la position centrale et la plus puissante du domaine d’oc; et le provençal, qui occupe une position latérale, mais ça ne veut pas dire qu’il ne soit moins important: il a été la langue de Mistral et du Félibrige et il a désigné –et désigne encore- l’ensemble de l’occitan.

LE GASCON
Constitue une entité ethnique et linguistique très originale due, selon les linguistes, à un substrat espécifique –aquitano-pyrénéen emparenté avec le basque. Limité par les pyrénées occidentales, l’Aytlantique et la Garonne. Linguistiquemente se distingue nettement des autres complexus dialectaux occitans, surtout par sa phonétique:
[f-] > [h-]: FILIU > HILH / FILH.
[-n-] > [0]: LUNA > LUA /LUNA
[r-] > [ar-]: RIVU > ARRIU / RIU
[-ll-] > [-r-]: BELLA > BERA /BELLA
[-ll] > [-th]: BELLU > BÈTH / BELL
[-mb-] > [-m-]: CAMBA > CAMA / GAMBA
[-nd-] > [-n-]: INTENDERE > ENTÈNER / ENTENDRE
[kw], [gw] = [kw], [gw]: QUANDO > QUAN / CAN;

UN PEU D’HISTOIRE

Comme l’affirme Pierre Bec, “le gallo-rroman méridional a été le réflet d’une prise de conscience colective, le support d’une communauté, l’actualisation de multiples facteurs: historiques, sociaux, spirituels, culturels qui en ont fait une vision particulière de l’humain. Le gallo-roman méridional doit être vu maintenant comme une langue qui s’est cherchée, qui a essayé, sans y parvenir totalement, à se définir”.
Et l’essai de définition commence au Moyen Age par opposition. C’est la lenga romana, appellation qu n’a d’autre sens que de désigner la langue vulgaire par opposition au latin. À partir du XIVe siècle, s’oppose à la langue du roi, le frances. Une autre dénomination usitée au Moyen Age est celle de lemosi. Elle n’apparaît qu’au début du XIIIe siècle, utilisée par le troubadour d’origene catalane Raimon Vidal de Besalú, auteur des Razos de trobar, considerée la première gramatique de la langue occitane, sans doute la première d’une langue romane. Avec cette dénomination Raimon Vidal prétendait désigner la Koiné des troubadours et la opposer à la parladura francesca, c’est-à-dire, au français. Au XIXe siècle, François Raynouard, le premier savant qui s’a occupé de la langue et la littérature occitanes médiévales, l’appellait langue romane. Avec cette désignation il prétendait montrer que l’occitan était une langue intermédiaire entre le latin et les autres langues romanes. Encore au XIXe siècle, les poètes catalans désignaient par llemosì sa prope langue, le catalan; à la réciproque, quelques savant catalans désignaient comme catalan à la langue occitane. Le mot proensal ou provençal à également servi depuis le XIIIe siècle pour désigner l’occitan. Ce terme a été vulgarisé surtout par les écrivains italiens pour lesquels l’ancienne Gaule méridionale restait toujours la Provincia romana, dont les habitants, les provinciales, s’opposaient aux francigenae du Nord. Cette dénomination a été consacrée par les romanistes, mais aujourd’hui tend à se réserver pour appeller le seul dialecte de Provence. Langue d’oc était une expréssion géographique qui était appliquée aux pays occitans; le premier qui avait employé cette expression c’était Dante Alighieri (lingua d’oco pour l’opposer à lingua d’oïl (français) et lingua di Si (italien), en signalant les particules qui servaient pour l’afirmation, correspondantes respectivement au latin HOC, HOC ILLE et SIC. Moundin a été employé à Toulouse depuis le XIV siècle; c’est l’abbreviature aphérétique de Raimoundin, qui se rapporte au nom de la dinastie médiévale la plus importante des comtes de Toulouse, les Raimon. Aujourd’hui, et suivant la proposition faite par Pierre Bec, le terme occitan est le plus accepté pour désigner l’ensemble des parlers méridionaux.


LA LANGUE MÉDIÉVALE

En paroles de Pierre Bec, sans aucune doute, l’occitan médiéval a été une grande langue de civilisation, expréssion d’une communauté humaine très originale et le support d’une culture qui a servi de modèle à l’Europe médiévale, c’est-à-dire, la culture des troubadours, laquelle a illustré tout l’occident médiéval, en élaborant une poésie lyrique extrèmement savante, aussi bien par la forme que par le fond. Il n’est pas étrange par conséquent qu’elle ait servi de miroir aux autres cultures, de la France du Nord (trouvères) à l’Espagne (trovadores galiciens-portugais), ou l’Italie (poeti siciliani et trovatori stilnovisti) à l’Allemagne (minnesänger). Pendant les siècles XIe au XIIIe l’occitan est une langue modèle pour la poésie lyrique, comme plus tard sera le galicien-portugais à la Péninsule ibérique ou le sicilien en Italie. Du point de vue linguistique, ce qui nous étonne de la langue des troubadours c’est sa grande unité; il n’y a guère de differences dialectales. On a adopté une espèce de Koiné pour le language littéraire qu’on a choisi sans éffort et espontanément. Mais, d’autre part, ce language sera partiellement artificiel, une langue plus fixée que celle de l’épique ou la narrative, plus populaires ces dernières. C’est pour cela qu’il résulte très difficile d’analiser philologiquement cette Koiné, parce qu’elle n’est jamais espontannée, comme le prouve le fait que les troubadours étrangers (catalans, italiens, français, etc…) aient choisi la koiné pour s’exprimer poétiquement.
Mais l’occitan a été aussi, pendant tout le Moyen Age, une langue véhiculaire orale, c’est-à-dire, du peuple; et a servi, à côté du latin, de langue administrative écrite. Seulement à partir du XIVe siècle, avec la pénétration du français, commencera la décadence de la langue écrite. Cependant, avant que cela arrive, on va produire à la conscience linguistique des occitans (les plus savants, bien sûr) le besoin de codifier la langue, avec une double finalité: la fixer et l’enseigner. Ce double but, protecteur et didactique se manifeste clairement dans les premiers éssais de codification rhétorique, poétique et gramaticale de la deuxième moitié du XIIIe siècle, quant encore était vive la culture troubadouresque, mais l’on sentait les premiers symptômes de décadence. Les Razos de trobar, du troubadour Raimon Vidal de Besalù ouvrent le cycle, fermé en 1356 par les Leys d’Amors, des précis d’orthographie, gramatique, stylistique et rhétorique de la langue des troubadours. C’est grâce à ces oeuvres que l’occitan survit au-delà de sa prope agonie et au-delà des ses frontières – cultivé encore en Catalogne et au Nord d’Italie jusqu’au XIVe siècle. À partir du XVe, et surtout du XVIe siècles, les choses vont changer brusquement. L’édicte de Villers-Cotterêts (1539) qui ordonna l’usage exclusif du français ‘a l’écriture, fut le coup de grâce à la langue occitane, blessée de morte par l’épée du français. La pénétration du français dans le Midi, à partir de ce moment-là, sera imparable, bien qu’elle a rencontré des résistences, surtout en Aquitaine et Gascogne, lesquelles, sous l’nfluence de la court du royaume de Navarre, encore au XVIIe siècle jouient du privilège d’utiliser l’occitan gascon, oral et écrit, sous la courante de la Renaissance européenne et, en particulier, du mouvement de la Pléiade.

LE FÉLIBRIGE

Du reste, la période de décadence s’étend jusque la deuxième moitié du XIXe siècle, moment auquel on peut situer la duexième Renaissenço, connu sous le nom de Félibrige, dont Fréderic Mistral est la figure centrale. La restauration linguistique c’est la finalité principale du félibrisme, se fondant sur trois principes généraux: raviver le sentiment ethnique (nationalisme), rasturer la langue naturelle et historique de l’Occitanie et rendre a l’occitan sa dignité par la consécration de la poésie. C’est le deuxième point que nous intéresse. Qu’est-ce qu’il veut dire avec restauration de la langue? D’abord, la première tâche sera sera celle de fixer l’ortographe et,ainsi, arriver à la fixation définitive de la langue écrite; une langue qui avait perdu ses traditions écrites, pendant presque quatre siècles (il faut penser que le seul sitème graphique connu depuis le XVIe siècle était celui du français, lequel était inadéquat et étranger pour la transcription à l’occitan. D’autre part, la pluralité dialectale impêchait encore plus la normalisation et la normativisation linguistiques. Deux courantes se debatèrent: celle partidaire de l’ortographe fonétique, proposé par Roumanille; d’autres proposaient suivre le chemin marqué par le prestige de l’ancienne langue médiévale, en utilisant une graphie plus étymologique. Le même Mistral était partidaire en principe de cette dernière tendence, mais il a resté fidèle aux principes marqués par Roumanille. À la fin, les félibres proposent la graphie phonétique, qu’en réalité va être plus française que phonétique. Un autre problème va être un obstacle plus gros: la variété dialectale de l’occitan. En principe ce problème était minimisé parce les felibres étaient presque tous de la région provençale (Avignon et Arles), ayant comme base le soudialecte rhodanien. Mais, au moment qu’arrivent au félibrisme des gents d’autres régions, surtout du Languedoc, dont le dialecte était bien différencié, la graphie phonétique se sert comme norme commune. Enfin, c’est le seul Mistral qui sut créer l’instrument de la concorde avec sa grande oeuvre, à la fois encyclopédique et lexicologique, Lou Tresor dou Felibrige, véritable monument non seulement du provençal, mais aussi des autres dialectes d’oc. Encore aujourd’hui reste indispensable.


LA RÉFORME OCCITANE

Au dernier quart du XIXe siècle la réforme félibréenne ne comble pas les aspirations des autres dialectes occitans. C’est pour cela qu’on va présenter des nouvelles normes ortographiques, en ce cas là représentant les dialectes plus septentrionnaux, de base limousine (présentées par l’abbé Roux en 1876). Bien sûr sa réforme fut mal acueillie en Provence et le félibrige limousin fut considéré comme schisme. Cependant cette réforme a eut l’effet d’ouvrir le chemin à d’autres. En Languedoc va surgir un mouvement qui appuie le retour à la langue classique, dont on considère qui pouvait servir de koiné comme l’avait fait au Moyen Age. Cette réforme se souténait sur le dialecte languedocien central et une graphie étymologique, appellée néo-romane, consacrée à partir 1919, avec la fondation par Estieu et Perbosc de l’Escola occitana, la réapparution de l’Académie des Jeux Floraux de Toulouse et de la revue Lo Gai Saber. Cependant le sustème occitan n’a pas été la solution définitive.
En 1935 le philologue Louis Alibert publia la Gramatica occitana, la première grammaire véritablement scientifique, préconisant la conciliation du sustème mistralien, celui de Perbosc et celui de l’Institut d’estudis catalans de Barcelone (sauf les graphies espécifiquement catalanes –ll, ny, ix, tx, ig, remplacées par lh, nh, is, ch, g-. L’apparution de cette grammaire –basée sur une vision unitaire de la langue, mêlée d’un retour aux principes traditionnels despuis les troubadours- a consacré définitivement l’occitan reférentiel, actualisé sur le languedocien; c’est pour cela que l’Institut d’etudes occitanes, creé en 1945, sést dedié au travail de reformer les autres dialectes occitans. Le premier fruit fut le travail intitulé Phonétique et graphie du provençal, essai d’adaptation de la réforme linguistique occitane aux parlers de Provence, publié par Robert Lafont en 1951. En 1952, Pierre Bec, Louis Alibert et Jean Bouzet lancent les mêmes principes à la réforme du gascon.

LA SITUATION ACTUELLE: L’USAGE DE L’OCCITAN

En résumé, quelle est la situation actuelle? Les principes de l’IEO gagnent du terrain. Presque tous les écrivains du groupe central des parlers occitans –Languedoc, Auvergne, Limousin- a adopté le système Roux-Perbosc-Alibert; de la même façon, les écrivains gascons. Seulement la Provence reste aujourd’hui fidèle aux principes mistraliens. Outre la graphie, c’est le terme même d’occitan qui est mal vu pour les provençaux et on leur réproche leur anti-mistralisme. Cela c’est vrai: l’anti-félibrige de l’ecole occitane, mais Mistral, malgré tout son prestige, n’arrivera à être le seul centre d’attraction de la culture d’oc. L’intérêt de la langue et la culture d’oc demande qu’occitans et mistraliens poursuivent tous les deux la même marche pour apporter la solution au grave problème de l’existence même de la langue, dépourvue d’un usage normalisé.

Après la 2e guerre, l’IEO qui fait suite a la Societat d’estudis occitans avait été fondé comme un calque de l’Institut d’estudis catalans. Mais ce dernier avait été créé en projection culturelle du nationalisme politique, tandis que l’intitution occitane s’est mûrie dans les dernies temps de la guerre, dans la Résistence. Elle n’oppose pas la culture d’Oc a la culture française; ella associe les deux cultures au service commun de la France. Le Parlement lui donne le vot unanime avec lequel on fait una loi d’enseignement des langues régionales, dite Loi Deixonne (1951), une loi insufisante qui jamais n’a réussi se metrtre en practique. À partrir des soixante, l’IEO a pu mener à bien una grande tâche d’enseignement, de recherche scientifique, de normalisation linguistique et de production d’une nouvelle littérature. Mais il est dans le malaise, reconnaissant des blocages dans son progrès lui-même, sentant que des divergeances l’habitent. On commence à se demander si l’avenir de la culture d’Oc peut être assurée dans le cas où la vie occitane elle-même serait destructurée et réduite à une survivance.
On assiste donc aujourd’hui au paradoxe d’une langue et d’une culture universellement reconnues et plus ou moins brimées dans leurs manifestations les plus élémentaires. Et cela au moment même où l’on cherche partout à préserver de la mort les langues et les cultures en voie de disparition. Paradocxe encore d’une langue usuelle qui continue son lent procès de désagregation, et tout ébauche de solution ne pourra surgir que d’une analyse lucide des faits.
Le premier, c’est qu’on n’a pas pu renverser le mouvement d’abandon de la langue parlée; ce mouvement a pris plus d’ampleur aux années soixante et setente, surtout aux grandes villes. Dans les petites villes et dans la campagne la situation est plus complexe: on trouve des zones conservatives, comme la Gascogne, des zones hésitantes, como le Languedoc ou la Provence, et des zones desoccitanisées (le reste).
Le deuxième, à mésure que la langue a réculé, on a vu s’améliorer sa situation morale: le complexe de “patois” est lié à l’usage même du patois. Aujourd’hui se dessine une sympathie pour la langue et on peut attendre, sur le plan intélectuel une sortie pour l’occitan. Notre génération a vu renaître la littérature occitane , conquérir sa place à l’école, dans les milieux d’écrivains et dans une partie de la presse. Depuis les années 1970 et 1980, des livres, de plus en plus nombreux ont paru sur les divers aspects du problème de la langue. La curiosité universitaire internationale pour l’occitan
est poussée énormément. La dignité de l’occitan a été reprise.

Dans l’enseignement on a vu se développer une dualité: les méilleurs résultats on été obtenus dans les villes, dans le lycées avec une population d’élèves désoccitanisés, alors que les régions montagnardes sont souvent restées muettes. C’est-à-dire, les jeunes genson fait un choix occitaniste purement intelectuel. Certes, l’occitanisme actuel défend une cause perdue; sínstalle dans un monde de reconstitution artificielle qui va dans le sens de la planification des langues et cultures.

Qu’en est-il de l’usage de cette langue? On sait généralement que la communauté occitane pourrait avoir en Europe le même poids culturel que, par exemple, la Catalogne, et qu’elle ne l’a pas parce qu’elle a été privée de son langage. Traditionellement le rôle de coupable de la destruction de l’occitan vient joué par le français. On a vue comment à partir du XVIe siècle le français s’installe fermement au pays d’oc. Mais il est vrai aussi que se sont les propes gens qui abandonent leur langue. Une langue devient “patois” non seulement par les méprises externes, mais aussi internes. Bien sûr, l’intoxication vient d’ailleurs, et la considération unitariste des francophones pénètre pendant trois siècles en pays d’oc comme une courante de génocide culturel.
D’après Robert Lafont, il y a une trentaine d’années la communauté linguistique occitane –potentialement 13 millions d’habitants- ne comptait qu’autour de 800.000 usagers partiels de quelque parler d’oc. Elle était donc une communauté résiduelle.
D'abord un sondage chargé par l'administration de la Région Languedoc-Roussillon en 1990 les chiffres clés par rapport au langage occitan languedocien étaient les suivantes:

a) Géographie:
- Dans l'Est de la Région:
- 40% de la population comprend la lague.
- 20% sait parler, mais parle peu (5%)
- 10% sait lire
- 4% sait écrire l'occitan
- Au contraire, à l'Ouest:
- 75% comprend
- 55-60% parle, dont 25% fréquemment
- 33% sait lire
- 12-14% sait écrire
- Les communautés rurales et les petites villes snt le bastion de l'occitan: 33% de la population parle fréquemment l'occitan.
- Dans les villes moyennes: plus du 40% comprend et plus du 25% parle fréquemment
- Dans les grandes villes (Nîmes, Montpéllier): 25-30% comprend, mais peu de personnes parlent fréquemmnet.
b) Sociologie:
- 6% des 18-24 ans parlent bien contre 52% chez les 65 et plus
- les agriculteurs (55%) et les retraités (53%) sont les grupes sociaux qui comptent le plus des locuteurs
- les hommes (595) savent plus parler que les femmes (41%)
- la transmissión naturelle de la langue semble actuellement en baisse rapide.
c) Pratique de l'idiome:
- une personne sur duex comprend l'occitan (48%)
- une personne sur quatre sait parler occitan (28%)
- 9% parle souvent ou quotidiennement.
- 13% sait lire sans difficulté
- 6% sait écrire.
d) Aprentissage:
- 24% souhaitent apprendre l'occitan ou se perfectiones
- 80% souhaitent qu'on offre à tout le monde la possibilité d'apprendre à lécole.
- 48% souhaitent que leurs enfants aprennent l'occitan
e) Représentations:
- une personne sur trois a cité spontanément l'occitan comme une langue parlée en Région (32%)
- 46% sont attachés à l'occitan
- duex personnes sur trois pensent que la pratique de cette langue dimunue
- trois personnes sur quatre sont favorables à l'existene de panneaux bilinues, indicateurs de rues ou de villes.

C’est pour cela qu’aujourd’hui il ne peut plus s’agir de maintenir la situation parce qu’il n’apparaît plus possible le “maintien” d’une espèce de “musée folklorique”. Parce que cette maintenance,même si elle était possible, ne donnerait pas assez de substance humaine à la culture occitane, étant donné que la plupart des gens qui parlent et peuvent lire leur langue sans enseignement ne constitue pas une force sufisante pour soutenir une culture moderne et vivante, si l'on tient compte que ceux qui parlent l'occitan de nature sont ceux qui ne lisent pas. Parce que l’esprit de maintenace est le plus dangereux qui soit. À cet esprit il faut substituer celui de conquête intélectuelle, non pas par en bas mais par en haut. La nostalgie du fédéralisme, du nationalisme félibréen doit se croisser avec un modèle comme le catalan.

Le discours de l’avenir n’est pas secret. Il habite des poèmes, il résonne dans les chansons: “Je veut vous parler d’un pays qui veut vivre”, chantait Marty; “nous avons décidé d’avoir raison”, clame Pécout.

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